mercredi 9 octobre 2024

The Wild Atlantic Way ou l’Irlande vue de la mer !

The Wild Atlantic Way ou l’Irlande vue de la mer !

L’Irlande est à nos portes. C’est l’une des destinations favorites citées par les Français. Et pour cause, cette île regorge de petits paradis. Elle offre de nombreux attraits à découvrir au fil de grands itinéraires… La route côtière des Géants, de Belfast à Londonderry. Le Chemin de Saint Patrick qui démarre au nord de Dublin et traverse les terres. Et cent autres. Il fallait faire un choix au milieu de toute cette richesse, ce patrimoine, cette culture. Pour ce numéro, nous partons en Irlande de l’Ouest. Sur la Wild Atlantic Way (WAW)… autrement dit sur la façade océanique de l’île. 2500 kilomètres de côtes. L’une des routes balisées en bord de mer les plus longues au monde … où l’on parle le gaélique. Cap à l’Ouest avec Brittany Ferries…

Vue aérienne des célèbres falaises de Moher ©OT Irlande

Il y a moins d’un an Claude et moi, excités comme des gosses de maternelle, bouclions nos bagages, notre matériel vidéo, notre matériel photo pour partir faire une virée en Irlande de l’Ouest, la partie la plus sauvage et toujours la plus pauvre. Un départ articulé sur une idée précise : rapporter NOS vidéos et les ajouter à la chaîne YouTube du magazine ! Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. Le climat type « giboulées de mars en juin », ne nous a pas été d’une grande aide. Impossible de sortir le trépied. Impossible de sortir la caméra. Et même impossible de sortir les Nikon. Pour ce qu’il en était de notre idée de vous rapporter des vidéos, je dirai que l’expérience a été tentée, heureusement, avec l’un des pays amis de notre magazine et je sais que l’Irlande ne nous en tiendra pas rigueur. Merci Anne ! Je vous emmène donc dans ce carnet de voyage dédié à l’Irlande de l’Ouest.

Et, parce que selon moi le voyage commence toujours par la compagnie aérienne nationale ou par le spécialiste qui connait la destination par coeur, je conclue cette introduction à notre carnet de voyage en Irlande en citant la compagnie maritime amie que j’adore par-dessus tout utiliser pour partir : Brittany Ferries !
La Vie Est Belle défend les compagnies aériennes et maritimes nationales… De celles qui font commencer le voyage à peine le pied posé sur une passerelle… et hop on est déjà ailleurs ! Le low-coast a ses vertues financières (et encore quand tout est additionné, la différence est peu sensible) mais ça ne fait pas le bonheur. Alors, pour ce voyage vers l’Irlande nous avons choisi de ralier l’île émeraude par la mer sur le Pont-Aven, le navire amiral de Brittany Ferries.

The Cliffs Coast : une Irlande parfaite pour le visiteur à l’âme grande ouverte !

Nous partons plus précisément encore dans cette partie irlandaise, la « Cliff Coast, toujours la plus pauvre, aux terres ingrates, juste bonnes à nourrir quelques courageux moutons et à fournir des patates qu’est le Comté de Clare, entre Limerick au sud et Galway au Nord. Une terre de tourbe, de chenaux, d’anses, de plages immenses, d’à-pics, de verdure, de minuscules villages aux couleurs chatoyantes, de ports, de caps, d’embruns, de vertigineuses falaises, de femmes et d’hommes solides comme des blocs de granit…
L’Irlande de l’Ouest s’offre dans toute sa splendeur, uniquement à qui saura la regarder avec les yeux de l’âme. Ne venez pas ici cherchez autre chose que l’authenticité, la culture irlandaise dans ses fondations les plus profondes. C’est ici que moururent les victimes de la Grande Famine, c’est d’ici que parti le plus gros contingent d’Irlandais, obligés de quitter leur terre aimée pour « essaimer » ailleurs, de l’autre côté de l’océan, pile en face de chez eux, à New York.

Cette Irlande de l’Ouest se mérite

Les falaises en fleurs dans la péninsule de Loop Head ©Judith Lossmann
Avec son climat, vous voyagez au cœur des saisons en une seule journée. Il fait un ciel radieux. Pas un nuage à l’horizon et soudain un crachin se jette au visage des marcheurs. Il fait gris, sombre, on croirait la fin du monde à nos portes… et puis, le soleil réapparait. Séchant tout sur son passage. Les nuages s’en vont à la vitesse d’un cheval au galop. Tout était gris. Tout devient bleu et vert. Les couleurs de l’Irlande scintillent au moindre frémissement du vent et du soleil. L’horizon se dégage et en une seconde, l’on se retrouve propulsé ailleurs. Au pied des falaises de granit battues par la rudesse des vagues tout droit venues d’Amérique. Dans la steppe rase – qui pourrait pousser ici, sur ces sommets érodés par les vents continuels ? – apparaissent des champs de fleurettes jaunes et blanches. Un paysage qui rappelle l’Islande, deux îles seulement séparées par un R ! Un air de ressemblance… avec ses maisons basses, lourdes, costaudes. Avec ses phares. Avec le bruit du ressac… Ses plats aux saveurs maritimes. La gentillesse des gens et une solidarité immédiate. Ici, si on a un problème, on ne perd pas son temps à réciter des discours.

Les (a)mateurs de cette Irlande-là sont des contemplatifs, des gourmands, des jouisseurs, des gars et des filles solides qui ont consigné l’inutile et la superficialité à l’aéroport. Dans cet Ouest, tout est vrai, véritable, bon. Laissez-vous guider par votre instinct. Que le hasard choisisse la route. Elle sera forcément bonne et vous conduira vers la plus crémeuse des Guiness, vers le plus frais de plateau de fruits de mer. Quelque part, forcément il y aura un conteur irlandais qui vous dira la vie de Saint Patrick et celle du guerrier Cù Chulainn. Et juste à côté, il y aura des violons, des poètes et des chants… Welcome in Wild Atlantic Way.

La meilleure façon d’y aller, c’est encore la leur : Brittany Ferries !!!

À la nuit tombante, le Pont Aven de Brittany Ferries fend les flots… ©Judith LossmannQue j’aime ces départs … La nuit commence à tomber quand le bateau quitte le port de Roscoff direction la mer d’Irlande. Dans le bruit du roulis il faut adapter son pas et faire coeur avec les mouvements de cet immense cheval de fer pourfendeur de vagues. Les cabines Commodore, véritables Junior Suite, dotées d’une terrasse, sont confortables et accueillantes. Dans la salle de restaurant, les tables collées aux coursives extérieures, offrent une vue à 180 degré sur une mer illuminée par un coucher de soleil absolument éblouissant …


On connait la Compagnie Maritime française, Brittany Ferries, pour ses activités de transporteur. On la connait moins dans sa dimension de tour-opérateur et encore moins dans ses activités de croisiériste. Et pourtant sur une destination comme l’Irlande, depuis l’ouverture de la ligne Roscoff/Cork en 1978, Brittany Ferries a largement étoffé ses offres.Aujourd’hui, elle propose des week-end croisières, des séjours à thème : randonnée, golf, pêche, des circuits accompagnés en autocar, six circuits liberté en voiture, plus de 800 hébergements à la carte. Dublin, la capitale irlandaise, n’est pas en reste et a fait une entrée remarquée avec une quinzaine de bonnes adresses : hôtels, guest-houses, hôtel d’exception.
Si l’on décide de voyager autrement, d’oublier l’avion et de prendre son temps, le bateau est la réponse adéquate. Dès l’instant où l’on pose le pied sur la passerelle, le temps et le rythme changent. Sur la ligne Roscoff/Cork c’est doublement vrai puisque le bateau « roule » à l’heure britannique.
Et hop, on gagne une heure !

À l’intérieur du Pont-Aven, le navire amiral de la Compagnie maritime, il y a tout ce dont on peut avoir besoin pendant la traversée : des distributeurs d’argent aux piscines, des restaurants aux boîtes de nuit, du chenil à la salle de jeux vidéo, du cinéma à la salle des machines à sous.
Sur le Pont-Aven comme sur tous les bateaux de la Compagnie, l’Art fait aussi partie du voyage. Renouant avec la démarche des armateurs de la grande époque des Liners, Brittany Ferries acquiert régulièrement des oeuvres originales pour la décoration de sa flotte. Ce sont ainsi près de 1300 oeuvres, signées par des peintres, sculpteurs et photographes, que l’on peut admirer dans les espaces intérieurs.
On peut choisir de faire la traversée confortablement installé dans des fauteuils ou dans des cabines couchettes familiales très pratiques ou encore, si le cœur vous en dit, dans l’une des cabines de luxe ou cabines Commodore dotées de terrasses ouverte sur la mer. Dès la porte de la coursive refermée, la cabine Commodore, offre un luxe maritime dans la grande tradition du genre : moquette épaisse, lit couchette, salle de douche, toilette, TV grand écran, mini-bar, salon. Mais, le point d’orgue de la cabine est sans conteste la terrasse surplombant la mer. De là, le visage fouetté par les vents, on peut admirer le bateau fendant les flots et suivre les traces d’écumes abandonnées dans son sillage. Les plus aventureux dormiront la fenêtre grande ouverte pour profiter du bruit des vagues et du vent. Une tourmente romanesque digne des Hauts de Hurlevent !
Dans cet immense immeuble flottant, haut de dix étages, les restaurants sont panoramiques avec vue sur la mer. Ambassadrice de la cuisine française, la Compagnie porte une attention particulière à la qualité des produits et du service. Ce savoir-faire gastronomique mobilise 200 cuisiniers et du personnel issu des grandes écoles. C’est donc à une grande table que l’on petit-déjeune, déjeune ou dîne sur les bateaux de Brittany Ferries.

Arrivée à Cork, direction la WAW !

Partout sur la côte Atlantique on retrouvera le sigle WAW pour Wild Atlantic Way. ©Judith Lossmann

Tout en lenteur et en majesté, le Pont-Aven entre de bon matin à Ringaskiddy (ben ça y est, on est en Irlande !) dans la baie de Cork, facile à reconnaître avec son long front de mer coloré, planté au sommet d’une falaise verdoyante. Premiers contacts avec le charme indéfinissable de l’Irlande. À commencer par ces centaines de petites maisons de bois peintes aux couleurs de l’arc-en-ciel. Adossées à la colline, elles surplombent en ligne bien droite les eaux de la Mer Celtique et sont tellement mignonnes qu’elles semblent nous dire bonjour et bienvenue.


Les couleurs de l’Irlande

Les couleurs changeantes de l'Irlande… une invitation à la rêverie ! ©Judith Lossmann

Immédiatement, les teintes de l’Irlande s’installent. Le ciel et la mer, bleus ; les terres, vertes et noires ; les bâtiments gris et vert de gris. Le gris du granit, roman ou gothique, que l’on retrouve partout, jusque dans les cimetières aux croix gigantesques. Des cimetières, lieux de promenades introspectives, ouverts aux regards et dépourvus de tristesse. Dans les villes, et Cork n’échappe pas à la règle, dominent des clochers, des tours, des tourelles, des donjons… preuve d’un passé riche en événements, conquêtes et tentatives de colonisation qu’il serait bon de prendre le temps de visiter. (Notez bien qu’en vous levant très tôt et avec un peu de chance – pensez à demander – vous serez invités dans la cabine de pilotage, à assister aux manœuvres d’approche du quai à Cork. Un cérémonial imposant et silencieux.)


Quand les moteurs font silence, il est temps de quitter le navire

Si vous avez loué une voiture, elle vous attendra sur le parking… rien de plus simple… sauf qu’on roule à gauche. Mon conseil : coller un post-it sur le volant pour ne pas oublier. En effet dans le flot de la circulation tout va bien. C’est plutôt au démarrage que nos vieux réflexes prennent le dessus.
Direction plein ouest, vers The Cliffs Coast… à la découverte d’une région féerique, d’hôtels tout droits venus d’une autre époque, de B&B et gastronomie de bord d’océan. Sans parler des lieux. Des endroits où les moutons sont multicolores, les lacs violets, les fleurs géantes et le ciel comme nulle part ailleurs.

Dolphins watching

Démarrage justement en direction de Tarbert, pour prendre le bac de l’estuaire du Shannon histoire de rejoindre Killimer et le port de Carrigaholt où le mari de Suzanne nous attend pour une sortie pour un Dolphin et Whales watching ! Nous sommes enthousiastes. Chanceuse, j’ai déjà navigué dans des mers en compagnies de dauphins et des baleines (dont une grande bleue aux Açores que j’aime d’amour).
Mais pour Claude, c’est une première. Il fourbit sa caméra mais la couleur du ciel et le niveau des vagues ne m’inspirent rien de bon. Je crains que la sortie ne soit annulée. En plus nous sommes en retard. Heureusement, Geoff (on dit Jeff) nous attend. Il s’agit d’une sortie de groupe. Nous ne sommes pas fiers de lui infliger quelques 15 minutes d’attente. Considérés comme des VIP, nous grimpons dans la cabine du patron. Son chien, assoupi sur le siège des commandes, porte un gilet de sauvetage. Ce type m’est immédiatement sympathique ! Et il connaît son affaire. Marin depuis toujours, ce vieux loup de mer navigue à l’œil sur ce coin d’océan avec son bateau éco-certifié ! Il sait reconnaître les oiseaux à 1 kilomètre de distance juste à l’allure de leur vol et possède l’art et la manière d’approcher des bancs de dauphins.
Ils sont plus de 200 individus à s’ébattre ici dans l’embouchure du Shannon. Justement ! Voilà des familles de dauphins Bottlenose, « grand dauphin » au nez en forme de bouteille bien connu pour son sourire immortalisé par la série du siècle dernier « Flipper le dauphin ». Gris au ventre blanc, les dauphins jouent autour du bateau, font des sauts, se courent après et nous honorent de quelques cris. Moins de chance avec les baleines… elles ne daigneront pas nous honorer de leur fugace présence. Aujourd’hui grise et démontée, la mer ne nous permettra aucune image et encore moins de vidéo. Dommage. On n’est pas aux Seychelles ici !
La sortie dure plusieurs heures. Elle est riche en sensations et émotions. Nous irons jusqu’à la pointe de Loop Head, admirer les colonies de Macareux et Cormorans Huppés, approcher les falaises de granit, là où l’estuaire du grand fleuve Shannon se noie dans l’Atlantique.

Quittons ce charmant village de pêcheurs, pour nous perdre dans la « pampa irlandaise », entendez la steppe et la tourbe, à la recherche de Glencarrig Farmhouse, notre B&B du soir, la maison de Luke & Mary Aston d’où nous voyons l’océan ! Au dîner, le meilleur crabe au beurre que j’aie jamais dégusté. Une merveille absolue. J’y retournerai rien que pour cela.


Sur la route de Loop Head… l’EDEN (European Destination of Excellence), visite chez Carmel Madigan

Les cailloux peints de Carmel Madigan, par ailleurs aussi excellente guide. ©Judith LossmannSur la route en direction du phare de Loop Head, stop chez Carmel Madigan, une artiste locale connue et surtout sympathique et talentueuse. Elle a fait un énorme effort pour parler français dans une minuscule vidéo, juste là…
Carmel commence sa « carrière » en mettant de la couleur sur des cailloux. Quand je dis cailloux, n’imaginez pas un petit caillou gênant dans une chaussure, non, des énormes cailloux, polis par le ressac et jetés sur la plage par les vagues. Il suffit de se baisser pour les ramasser. Carmel, les transforme en œuvre d’art. Des galets aux toiles, il n’y avait qu’une décision à prendre. Elle a conservé ses motifs favoris et ces teintes directement inspirées de son lieu de vie.

Le phare de Lopp Head… se visite et la maison de gardien se loue. renseignez-vous. ©Judith Lossmann


Puis chez les belles-sœurs : Ailish et Liz et… Seamus, frère de l’une et époux de l’autre !

Sœur et femme du sculpteur de bronze Seamus Connolly (mari d’Ailish et frère de Liz), ils ont ouvert tous les trois un lieu au milieu de nulle part qu’il faut absolument visiter. A la fois coffee shop, pâtisserie, restaurant, galerie d’exposition et de produits locaux et d’artisanat local, à coup sûr on découvre des pépites ici et l’on enrichit son cabinet de curiosités… Quant au « couple » que forment les belles-sœurs, voyez donc juste là =>

Seamus Connoly, l'artiste fondeur, dans son atelier. ©Judith LossmannSeamus Connoly est l’un des sculpteurs de bronze le plus connu du pays. Notamment pour ses portraits « taille réelle », dont celui de l’acteur Richard Harris visible à Kilkee. Contrairement à l’usage répandu, Seamus réalise lui-même ses bronzes dans son atelier installé juste en face de la boutique à Kilbaha, où il tient une école d’été à destination de tous les amateurs intéressés par ses secrets d’artistes !


Parcourir la péninsule de Loop Head

À Kilbaha comme partout en Irlande, l'humour est de rigueur ! ©Judith Lossmann

Circuit idéal à réaliser en voiture ou à vélo, célèbre parmi les célèbres, la péninsule offre des vues saisissantes sur des falaises escarpées où paissent quelques vaches et moutons. On est subjugué par la créativité de la nature capable de creuser et d’édifier des arches marines gigantesques et des criques inaccessibles. La beauté est au rendez-vous à chaque virage. On ne s’en lasse pas. La « Loop Head Heritage Trail » recense 14 points de vue d’exception… Ici « The Grave of the Yellow Men », « The Church of the Little Ark », Bridges of Ross », « Scattery Island », un site monastique du 6e siècle, Là, « Dunlickey Castle », Bishop’s Island », Carrigaholt Castle & Bay » construit par la MacMahon Family en 1480, le phare de Loop Head. Cette région mérite vraiment son appellation EDEN (Destination Européenne d’excellence).
À l’extrême pointe de la péninsule, le phare de Loop Head, édifié en 1670, reconstruit en 1854 et électrifié en 1871 se visite avec un guide. N’hésitez pas à grimper là-haut… pour la vue sur une belle tranche de falaises et pour les sensations quand le vent vous colle à mur !
Mieux encore, l’ancienne maison du gardien de phare est un gîte à louer sur réservation. Une belle expérience à tenter. (Info dans la fiche à imprimer en fin d’article).

Quelque part entre Loop Head et Kilkee. ©Judith Lossmann

Clare, le Comté serpentant le long des plages

Toujours à l’Ouest, la route côtoie des plages fantastiques comme celles de Spanish Point ou de Lahinc, spot favori des surfeurs et des golfeurs. Il suffît de franchir les falaises de Moher (lire article ci-dessous) pour se retrouver dans l’étonnant parc national de Burren où les anciennes formations calcaires de la côte atlantique évoquent un paysage lunaire.

Les îles d’Aran

Situées dans la baie de Galway, les trois îles d’Aran incarnent à la perfection l’ouest de l’Irlande. L’île d’Inis Meain (Inishmaan) réputée pour ses pulls, Inis Mor (Inishmore) pour sa forteresse préhistorique Dun Aengus (Dun Aonghasa) et Inis Oirr (Inisheer), qui dans le prolongement du parc national de Burren en poursuit le relief. Laissez-vous tenter par une traverser aérienne ou maritime, vous en garderez un merveilleux souvenir !

Cliffs of Moher, Aillte an Mhothair, « falaises des ruines »

Elles sont iconiques ces falaises. Elles attirent depuis toujours des millions de visiteurs et sont le site le plus touristique d’Irlande. Il faut dire qu’il y a de quoi : 214 mètres de hauteur à leur point culminant pour 8 kms de long ! Un parcours à pratiquer à pied pour profiter des incroyables et nombreux points de vue sur les promontoires rocheux, les nichoirs d’oiseaux de mer, les îles d’Aran visibles par temps clair et même les montagnes Maumturk du Connemara du côté de la baie de Galway et Loop Head à l’opposé sud. Dès 1835, le site très fréquenté accueillit la tour O’Brien (O’Brien tower) construite au milieu des falaises par Sir Cornelius O’Brien, pour offrir un point d’observation.

Les falaises de Moher, vues du sol… Une expérience à tenter en bateau. ©Judith Lossmann

Une vie sauvage intense se partage les falaises de Moher : oiseaux essentiellement, bien protégés dans cette zone spéciale (ZPS). Les amateurs ont intérêt à venir avec jumelles et téléobjectif, ils seront royalement servis. Plus étonnant des pingouins nichent au pied des falaises. Et vraiment rare, des chèvres sauvages se déplacent le long des falaises. Enfin, de là-haut, on voit parfois des bancs de dauphins, parfois des baleines à bosse et plus exceptionnellement, mais cela arrive des requins-pèlerins ! 
Quant à la flore elle est magnifiquement représentée avec la porcelle enracinée et le gazon d’Espagne;
Un centre d’informations accueille les visiteurs dans toutes les langues. Le de documentations avec un excellent film sur l’histoire des falaises vous expliquera tout ce qu’il faut savoir sur ces grandes dames de la nature nées il y 320 millions d’années.
On y trouvera boutiques, restauration.
Les falaises de Moher font partie du géo-park de Burren.

La petite ville et les falaises de Kilkee

Vertigineuses Kilkee cliffs. ©Judith Lossmann

S’il ne devait y en avoir qu’une, parfaitement représentative de l’Irlande, ce serait la petite ville de Kilkee. Tout y est : l’omniprésence de la mer, les façades colorées, les vitrines à l’anciennes, les pâtisseries et les salons de thés, les maisons de pierres et leur jardinet…
À Kilkee, il faut tester le centre de thalassotherapy local. Inénarrable ! Deux antiques et énormes baignoires, remplies d’eau de mer, venue de l’océan et chauffée à 42°. Les baignoires sont remplies d’algues cueillies sur la plage d’à côté. Et l’on trempe pendant 45 minutes pour ressortir détendu, écarlate, avec une peau de bébé ! D’autres soins complètent celui-ci nommé : Natural Seaweed Bathws & Sauna. Ne passez pas à côté.

On parle beaucoup des falaises de Moher. Celles de Kilkee sont infiniment moins grandioses mais elles possèdent un petit « jenesaisquoi », qui me les font préférer à leur grande sœur. Sans doute, sont-elles moins fréquentées mais aussi tellement authentiques. Les longer… reviens à stopper la voiture tous les 200 mètres tant les points de vues à immortaliser en photo s’enchaînent.

Le géo-parc National de Burren, « pays pierreux » en gaélique

Le parc National de Burren à visiter Ab-So-Lu-Ment ! ©Judith Lossmann

Au départ de Kilkee, faisons route vers Burren, l’un des géo-park mondiaux reconnu par l’Unesco. Burren mérite un détour ! D’autant que la route pour y parvenir serpente entre de jolis villages Miltown Malbay, Ennistimon, Kilfenora, Lisdoovarna et des reliefs étonnants. Et il suffit de s’y rendre pour s’extasier devant ce paysage lunaire de 1500 hectares. Le Burren est un plateau karstique formé au Carbonifère il y a 350 millions d’années. Il est constitué de couches calcaires d’une profondeur de 780 m à certains endroits.

En quittant le parc national de Burren… des moutons et des murs de pierres sèches. Toute l'Irlande. ©Judith Lossmann

L’idéal consiste à le visiter avec un guide qui vous en fera découvrir des facettes invisibles.
Pour revenir vers Lahinch dans le Comté Clare, il vous faut absolument prendre la route côtière… vous le l’oublierez jamais tant elle cumule de beautés.
À Lahinch, il est un endroit – incontournable – où dormir et dîner. La Moy House est purement et simplement une plongée dans le passé victorien de l’Irlande. L’énorme bâtisse, en granit, est construite en bord de mer. Les chambres sont immenses. Le service parfait. Tout est étonnant dans cette maison. Sa décoration, son personnel, sa situation, la perfection de l’accueil, l’énorme livre posé sur un lutrin où l’on inscrit ce que l’on a consommé au bar – gigantesque et en libre service. L’inoubliable breakfast Irlandais. Cassez votre tirelire s’il le faut mais goûtez à ce charme suranné d’une autre époque. Bien peu d’endroits dans le monde possèdent cette authenticité.
et puis, juste avant de partir plein Est à Dublin, cette maison laissera dans vos cœurs un souvenir impérissable. Quelque chose de l’ordre de la vieille tradition  » so Irish » !

Traverser l’Irlande d’Ouest en Est direction Dublin

 

Dublin à elle seule mériterait un numéro spécial. Pour terminer cette somptueuse virée dans l’Ouest par un court séjour à Dublin, finissons avec un musée d’exception. Vous aimez l’Irlande. Vous aimez les Irlandais. Vous vous sentez en phase avec ce peuple – dont le moins que l’on puisse dire – est qu’il a « morflé… alors vous allez adorer EPIC. Installé dans un quartier « alternatif », face aux anciens docks et proche du port de Dublin, Epic permet une expérience d’une grande intensité émotionnelle. De salle en salle, la vie des Irlandais est contée.

Le Musée EPIC à Dublin raconte avec émotions l'histoire de l'Irlande et des Irlandais. Ici et là-bas… ©Judith Lossmann

De l’aube des temps à nos jours, la vie de ce peuple est riche de rebondissements et de drames. De joies et de danses. De musiques aussi. Souvent, ce musée – qui ne ressemble pas à un musée – grâce à ses nombreuses interactivités, a présenté des tableaux qui m’ont tiré des larmes. J’ai passionnément aimé cet endroit auquel il faut consacrer plusieurs heures. La salle où l’on découvre comment ont « essaimé » les irlandais et qui –dans les personnalités mondiales – sont irlandaises est étonnante. Qui l’eut cru ?!

Et voilà il est l’heure de quitter l’Irlande. Sûr que l’on y serait volontiers restés plus longtemps et que les visiteurs partagent cette opinion tant le pays est aimable et aimant. Les plus attractives de toutes les raisons de venir étant la beauté de cet endroit et ce peuple irlandais, chaleureux et accueillant.

Un peu avant EPIC, ne râtez pas les sculptures de la "Famine", le long de la Liffey. ©Judith Lossmann La "Long Room" de l'université de Dublin. ©Judith LossmannIncontournable rendez-vous des fêtards et des musiciens et des raconteurs d'histoires et… ! Temple Bar. ©Judith Lossmann

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