A Ciambra de Jonas Carpignano
Entre délinquance et dangerosité, Pio, quatorze ans, veut devenir un homme avant l’heure. A travers ce personnage attachant, Jonas Carpignano dévoile le quotidien qu’un jeune garçon issu d’une communauté de Roms, dans le sud de l’Italie.
Pio n’a que quatorze ans, mais sa vie diffère des autres adolescents de son âge, de ceux qui vont à l’école et mènent une vie paisible. Sa famille et lui vivent à Gioia Tauro dans le sud de l’Italie et son grand frère « modèle », Cosimo, est mêlé à des histoires de cambriolages et de trafics illégaux. Malgré les avertissements de sa famille, Pio s’initie volontairement à l’art des « petites » arnaques de la rue. Il fume. Boit. Découvre les femmes. Avec l’argent qu’il gagne de façon illégale, Pio veut subvenir aux besoins de sa famille. Dans cette ville d’Italie, la communauté noire et la communauté de Roms se confrontent, et pourtant, Pio se lie d’amitié avec Ayiva. Pio est ouvert à deux mondes distincts.
Jonas Carpignano raconte : « je crois fondamentalement qu’en dehors des contraintes politiques, économiques et nationales, le fait d’être confronté à des « éléments extérieurs » (que ce soit à travers les rencontres, une autre culture culinaire ou musicale) est la seule façon d’abattre les frontières artificielles qui nous séparent ». C’est à travers diverses expériences que Pio va se construire en tant qu’homme.
Angoisse, crainte, avenir incertain. Le réalisateur nous plonge dans le quotidien d’un adolescent qui se construit en tant qu’homme dans la misère et la délinquance.
Mediterranea, le premier long-métrage du réalisateur sorti en 2015, a été sélectionné au Festival de Cannes et a connu un vif succès. Il revient cette année avec une histoire encore plus poignante, encore plus touchante. A Ciambra, son deuxième long-métrage, est basé sur son court-métrage éponyme et fait sa première internationale à la Quinzaine des Réalisateurs 2017.