Le grand Sud-Ouest : Lourdes, Béarn-de-Gaves, Landes
La France est un pays merveilleux… et il faut être français «pourri, gâté» par tous ces trésors pour ne pas s’en rendre compte. Aujourd’hui, La Vie Est Belle Voyages pose ses regards sur le grand Sud-Ouest. De Lourdes à … la Chalosse landaise ; du Béarn-de-Gave gourmand aux plages de Biscarrosse ; des contreforts béarnais aux imposantes Pyrénées… Nous vous emmenons dans une balade étourdissante de variétés et de reliefs. Et bonne nouvelle, la gourmandise n’est jamais très loin… dans ces contrées qui fabriquent du bonheur à la chaîne…
Le grand Sud-Ouest
Ça pèse Lourdes !
C’est une ville de montagne où pullulent les grottes remplies de traces d’organisation humaine de l’époque magdalénienne : outils en silex, en bois de rennes… autant de trouvailles exposées au Musée de St Germain en Laye. Depuis ces pitons rocheux, on voit loin, des Pyrénées aux Comtés de Bigorre avec lesquels on commerce. Lourdes au centre des versants sud et nord des Pyrénées, pratique depuis son origine, la tradition hospitalière. Colporteurs, soldats, pèlerins… La ville accueille les «voyageurs» et prend plaisir à écouter leurs histoires.
Avec la rudesse du climat, les hommes partent loin et longtemps chercher la fortune pour nourrir et faire prospérer leur famille. Les femmes sont les maitresses de maison et les gardiennes des traditions. Les histoires mariales sont légion dans ces contrées. Rien d’étonnant à ce que Marie, la «femme» soit apparue ici !
Les apparitions
Le 11 février 1858, une pauvre fille se promène dans la forêt domaniale longeant le Gave. Elle parvient devant la grotte de Massabielle, un site sale, mal fréquenté… Pourquoi du haut de ses 14 ans Bernadette Soubirous, fille aimée d’une famille pauvre se baladait-elle dans ces lieux mal famés ? Une version de l’histoire raconte qu’elle venait rejoindre son «bon ami» qu’elle désirait épouser, une autre version prétend qu’elle ramassait du bois mort… C’est là, qu’elle assiste à la première apparition d’une belle dame toute de blanc vêtue. Dix-huit autres suivront mais dès la première les lourdais adhérent. Le clergé, quant à lui, est sceptique et l’évêque attend des autorités qu’elles tranchent sur cette fauteuse de troubles. La seizième apparition sera la bonne
car la «Dame» se présente enfin comme l’Immaculée Conception.
Développement spirituel de Lourdes
L’affaire fait grand bruit. En 1862, l’Église reconnait les apparitions. La grotte devient un sanctuaire. Elle attire du monde. Une gare est construite. Elle accueille son premier train de pèlerins en 1866. La ville se réveille et commence son développement économique et spirituel. En 10 ans, elle double de volume.
On distingue la ville haute, historique de la ville basse, spirituelle. Dans la frénésie, des trésors médiévaux sont détruits. Même le château a failli y passer ! Indissociable de Lourdes, résidence des Comtes de Bigorre, il abrite dix siècles d’histoire. De là-haut, on a une vue superbe sur les 7 Vallées de Lavedan et sur la ville, notamment sur les Halles rénovées abritant tous les jeudis et samedis matins un marché de spécialités du cru : foie gras, confit, jambon noir, gâteau à la broche et le célèbre vin Madiran. De prison aux 17 et 18ème siècles, le château devient un modeste mais intéressant musée Pyrénéen en 1921. Dans ses jardins botaniques s’élève une curiosité : une immense maquette des maisons pyrénéennes au 1/10ème très bien réalisée.
Un parc d’attractions spirituelles
Ville fantôme l’hiver, d’avril à octobre Lourdes se transforme en un parc d’attractions spirituelles… qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie que l’on soit profondément croyant ou non. La foule est concentrée autour de Notre-Dame du Rosaire, une superbe basilique néo-byzantine, construite au-dessus de la crypte d’origine devenue trop petite. Elle est connue du monde entier pour son répertoire de mosaïques vénitiennes signées par le Maître incontesté du XIXe, G.D Facchina qui réalisa les fresque de l’Opéra Garnier, celles du Palais Impérial de Tokyo ou celles de la Basilique Notre-Dame de Sion à Jérusalem. À l’intérieur, chacune des 15 chapelles représente une des scène des mystères du Rosaire.
Saint-Pie X : une basilique souterraine unique !
Crypte et basilique étant devenues trop étroites pour accueillir les foules toujours plus nombreuses, l’architecte Pierre Vago, édifia pour le centenaire des apparitions la basilique souterraine Saint-Pie X. Sa conception en voûte d’un seul tenant, reposant sur des piliers à chaque extrémité, représente un bateau inversé capable de recevoir 25.000 personnes. Il s’agit de la plus vaste basilique du monde : 12.000m2, 201 mètres de long sur 81 mètres de large. La preuve absolue que la foi soulève des montagnes…
Le Gemmail
Les murs en gemmail (gemme+émail) laissent pantois les admirateurs de la technique. Il n’y a pas de mots pour décrire la beauté et le rendu de ces oeuvres toutes en couleur et en lumière. Le gemmail a su séduire Picasso et Braque, conquis par la subtilité de cet art typiquement daté XXe siècle. Une bonne raison de visiter Lourdes qui demeure le témoin du travail de ces artistes sur une technique malheureusement déjà largement disparue.
Dans les rues de Lourdes
Une foule bigarrée circule entre les sanctuaires. L’on y croise des handicapés poussés dans leur fauteuil roulant par des armées de bénévoles reconnaissables à leur brassard. Des visages de toutes les ethnies sont présents. Toutes les langues s’accordent sur le rythme de Marie pendant les prières. Les files s’allongent devant les robinets d’où coule à l’année l’eau sacrée. Certains, par peur de manquer ou peut-être pour en rapporter à tout leur quartier, viennent avec des jerricans de 50 litres portés sur des caddies désossés. Des tendeurs tiennent le tout !
Plus loin, des milliers de cierges lancent leurs flammes mouvantes vers un ciel dont on prie la clémence, le pardon, la santé, la bonne fortune… Les stocks (500 tonnes par an) sont gérés par une dizaine de «feutiers», un métier unique, inventé à et pour Lourdes.
Gants de cuir et tablier bleu, ces travailleurs de l’ombre veillent, nettoient et assurent aux pèlerins une place libre dans les brûloirs !Des centaines de chaises accueillent les pèlerins en prière devant la grotte de Massabielle où se tient une longue longue file venue de prosterner devant le lieu du miracle. Il est interdit de photographier et de toucher les roches mais les mains glissent quand même le long du granit, prononçant une prière muette montant vers les cieux.
Le soir venu, il faut assister à la procession aux flambeaux, un moment unique rempli de spiritualité et d’union où les chants et les amens se répercutent en ondes invisibles. On termine cette visite à Lourdes par une «virée» dans les dizaines de magasins ouverts jusqu’à minuit, histoire de rapporter quelques babioles, une Vierge phosphorescente, des chapelets ou tout autre pacotille (made in China) inspirée et porte-bonheur ! ?
https://youtube.com/watch?v=p8HYRlzpHOY