Une fin d’année en couleurs à Metz
Si vous avez à l’esprit l’équation : Metz égal fumées noires et hauts fourneaux gris, vous avez tout faux ! La couleur est partout dans la capitale de la Moselle. Pas seulement depuis l’ouverture du Centre Pompidou-Metz, non ! Depuis longtemps, la ville affiche les façades pastellées de ses quartiers historiques, la luminosité éthérée des vitraux de la cathédrale et les appétissantes aquarelles des assiettes signées des Chefs mosellans. Esprit « fin d’année » oblige, commençons par les activités colorées et illuminées…
Le sentiers des lanternes à Metz
Le sentier des lanternes : un voyage au-delà du cercle polaire
Avec le sentier des lanternes, petits adultes et grands enfants serez embarqués sur un chemin des rêves. Sur votre route : lutins, rennes, cadeaux larges comme des maisons et bien sûr le gros bonhomme rouge. Un Père Noël bien embêté avec ce lutin manquant indispensable à la distribution des jouets ! Il faut aider le Père Noël, résoudre le mystère pour que tous les enfants du monde aient leurs cadeaux… Et vous voilà entraînés dans une belle aventure interactive en réalité augmentée. Autrement dit : personne ne voit comme vous et n’entend comme vous. Braquer votre Smartphone sur les endroits précis, et personnages venus d’on ne sait où et lutins invisibles vous aideront à résoudre l’enquête. Jusqu’au 30 décembre au Jardin Fabert, place de la Préfecture.
Les marchés de Noël à Metz
Des débordements de couleurs sur les marchés de Noël de Metz
De la couleur… Et aussi des odeurs de cannelle, de Stollen, un gâteau aux amandes, fruits confits et épices, des pains d’épices, de Schneks, de vins chauds à la girofle. Jusqu’au 30 décembre, sur la place St Louis et quelques autres, à un jet de pierre l’un de l’autre, les marchés de Noël investissent la ville. Place St Louis, artisans et métiers de bouche. Place St Jacques, Chalets de Noël plus un espace de 150 m2 dédiés aux produits « Qualité MOSL « , autrement dit 100% mosellan. Place d’Armes : stands et grande roue en cabine fermée, pour être protégé du froid et le nez collé à la cathédrale. Impossible de la voir de plus près sans oublier la beauté des toits de la ville. Place de la Chambre, un marché gourmand avec huître, foie gras, escargots, douceurs et… vin chaud ! Bref, des marchés, des ambiances…
Milky Way, l’oeuvre phare de Peter Doig dans l’exposition « peindre la nuit »
Au centre Pompidou-Metz, l’exposition « Peindre la nuit » et « L’aventure de la couleur »
Deux expositions essentielles. La première (jusqu’au 15/04/19) place la nuit, source d’inspiration majeure de l’histoire de l’art, au sens du » comment reproduire la nuit et quelle nuit sur une toile » et aborde aussi l’ambiguïté de son titre, « l’acte de créer et peindre durant la nuit ». Peindre la nuit, une spécificité propre à peu d’artistes. Il n’empêche, la double réponse à ce titre équivoque est une exposition riche d’œuvres d’une centaine d’artistes. Le chef d’œuvre de cette exposition ? Il y en a pour tous les goûts, y compris pour des amateurs de paysages inquiétants et d’œuvres cauchemardesques. Mon coup de cœur, Milky Way (Voie Lactée) ! Une œuvre tout en longueur signée par le peintre écossais Peter Doig représente des grappes d’étoiles et des arbres reflétés par l’eau. Sur cette toile, la terre a disparu. Elle se limite à une fine bande entre le monde bleu liquide et le ciel bleu étoilé. Ne sommes-nous rien sur cette Terre, si petits, si infimes sur une Terre qui l’est tout autant au milieu de l’univers en expansion ? Ce vertige cosmique est d’une beauté magistrale.
La seconde « L’aventure de la couleur » (du 24/02 au 22/07/2019) raconte la couleur au travers des œuvres phares du centre Pompidou.
Le foie gras vu par Georges Schmitt ©Judith Lossmann
De la couleur dans les assiettes
Doit-on encore présenter les terroirs lorrains ? C’est presque un pléonasme. En cuisine quelques-uns des plus grands chefs français, Michel Roth, MOF Cuisinier plus deux étoiles au Michelin ; Georges Schmitt, le chef emblématique du Soldat de l’an 2, hyper connu pour avoir créé la fête du foie gras de Phalsbourg ; Benoit Potdevin, un jeune chef talentueux très prometteur, parrainé par les anciens sont des « machines à produire du bon, du savoureux, de l’excellence ». Voilà un exemple de « menu découverte » à savourer lentement : pralin de foie gras de canard 100% alsacien à la confiture de fruits secs (dite confiture de vieux garçon) et gelée de Gewurztraminer vendanges tardives de Georges Schmitt. À suivre des coquilles St Jacques d’Erqui avec jus des barbe, purée de racine de persil montée au beurre noisette et compressés de topinambours. Puis les fameuses ravioles de foie gras et truffes de l’ami Potdevin, avant de conclure sur une strate de chocolat noir et mousse lactée, ganache cuite et coulis de mirabelle et fruit de la passion signé Xavier Pauly.
Avant de quitter Metz, on s’immerge dans la beauté sacrée des vitraux de la cathédrale. Ceux de la façade bien sûr… Ils donnent le ton de la couleur du jour. Juste entre chien et loup, la lumière pénètre les travées et transforment la cathédrale en un vaisseau-amiral éclairé par la grâce divine. Puis l’on monte vers les vitraux du bras nord du Transept, une création de Chagall. Peintre de génie ou génie la peinture, il était surtout le peintre des émotions et savait aussi faire parler les vitraux !
Les vitraux de Chagall dans le Transept de la cathédrale de Metz. ©Judith Lossmann