mercredi 9 octobre 2024

Tout commence avec un canard mort !

Tout commence avec un canard mort !

Les Néerlandais nous ont habitué à leur excentricité mais aussi à leur « conscience » naturaliste. Ils ont donc « inventé » un musée hors des sentiers battus, un musée d’histoires naturelles doté d’une exposition permanente sur les animaux morts à cause de la collision entre eux et les hommes.

Vivement la colonisation de Mars, ça reposera la Terre !

Les hommes occupent de plus en plus de place sur la planète. Et, comme celle-ci ne grandit pas avec la soif dévorante de l’humanité, ils faut pousser les autres espèces. En Afrique les lions comme les éléphants disparaissent naturellement à cause de la présence humaine qui restreint jour après jour leurs espaces naturels et leurs périmètres de vie. Honteux, mais personne ne fait rien, on pense … fatalité ! Je dis vivement la colonisation de Mars, ça reposera la Terre.

En milieu urbain aussi les hommes tuent les animaux

Certes, c’est plus involontaire et moins visible, n’empêche les conséquences sont les mêmes pour le peuple animal qui a la malheureuse idée de vivre dans nos villes, voire seulement de la traverser, mieux de la survoler. C’est ainsi qu’à démarrer l’histoire de cette exposition permanente. Le musée d’Histoires Naturelles était alors en construction.

Le Musée des animaux morts à Rotterdam

Le Musée des animaux morts à Rotterdam ©JL

Le 5 juin 1995, à 5h55 – « that first makes people laugh and then think. »

Un canard mâle trompé par les reflets de la façade vitrée du musée s’emplafonne, se rompt le cou et tombe au sol, trois étages plus bas. Mort ! Quelques minutes plus tard, il est violé (oui, violé) par un autre canard, bien vivant celui-là ! Ce fut le premier (et seul) cas de viol homosexuel sur un canard mort observé par Kees Moeliker, un scientifique honoré du prix Nobel en 2003 pour ses recherches, qui dit à propos de cette étonnante affaire de canards : « that first makes people laugh and then think. » (d’abord ça fait rire les gens, ensuite ils réfléchissent).

Chaque année, le 5 juin à 5h55, une courte cérémonie extérieure nommée Dead Duck Day, célèbre ce qui a prévalu et profondément modifié le comportement et l’analyse des scientifiques quant à l’impact humain dans le monde animal. Avant nos villes étaient leurs espaces, ne l’oublions pas. Les pauvres s’adaptent comme ils peuvent. Pour autant, la mort les guette partout et c’est cela que l’on voit dans cette exposition qui vaut le détour, pour tout dire qui vaut à elle seule que l’on vienne à Rotterdam.

Entre autres animaux, il y a de ce pauvre ragondin. Gourmand, il met se tête dans un pot de McDonalds McFlurry pourlécher le fond et ne peut ressortir sa tête et meurt étouffé. Pour la petite histoire, ce mini drame animal a tellement touché les populations que Mac Donalds a modifié le packaging de cet emballage.

Plus loin dans le musée, autre choc !

Avec la reconstitution à l’identique d’un nid de cygne réalisé par ces graciles oiseaux blancs avec ce qu’ils trouvent à leur disposition. Et, merde alors ce qu’ils trouvent c’est exactement cela… de la merde ! Des emballages, du plastique, des tissus réduits en miettes, de maille de filet en plastique, des brique de lait, quelques éléments naturels quand même : quelques brindilles de bois, un peu de foin, des feuilles. Une honte !

Lignes électriques, emballages, immeubles en verre, drones, antennes, filets de pêche, fausses végétations, éclairages, grilles d’évacuations, égouts, tuyaux en tous genres sont des dangers perpétuels de mort. Jusqu’à nos poubelles qui les empoisonnent !


INFORMATIONS PRATIQUES

Natural History Museum
Westzeedijk 345 – 3015 ROTTERDAM
www.hetnatuurhistorisch.nl

 

CATEGORIES
TAGS
Partager