mercredi 9 octobre 2024

Série de l’été : les destinations naturalistes – Hautes-Alpes, Randos inoubliables dans le Parc des Écrins

Série de l’été : les destinations naturalistes – Hautes-Alpes, Randos inoubliables dans le Parc des Écrins

Vallées accueillantes dans un cadre grandiose, massif de caractère, réservoir de biodiversité, rencontres remarquables avec la faune, circuits adaptés aux marcheurs et grimpeurs de tout poil, hébergements de qualité dans un esprit refuge… C’est le propre du Parc national des Écrins qui se donne les moyens pour développer l’itinérance autant pour un public sportif que familial. Pour vous, nous avons testé une version de rando soft adaptée aux adultes comme aux juniors.

« Tour du Combeynot »

Cette randonnée familiale intitulée « Tour du Combeynot » fait le tour du Pic éponyme, en empruntant les GR 50 et GR 54, afin de côtoyer le monde de la haute montagne tout en suivant des sentiers accessibles aux dénivelés abordables. Une occasion d’approcher les glaciers, de tester la vie en refuge et de découvrir la vie montagnarde dans les hameaux traversés.
Le Pic du Combeynot se situe dans le département des Hautes-Alpes, dans la vallée du Briançonnais, entre le mythique col du Lautaret et la station de Serre Chevalier Vallée. Placé entre la Romanche et la Guisane, il culmine à plus de 3100 mètres d’altitude.
Le départ se fait traditionnellement au Col de Lautaret situé à 2000 m. Après un déjeuner au gîte – hôtel de charme « le Rebanchon » situé au Casset, au Monetier-les-Bains, nous entamons notre circuit depuis le Col avec pour objectif d’arriver en fin d’après-midi au refuge de Chamoissière à Villar d’Arène, en plein alpage, face au glacier.
La première section est celle du « sentier d’Interprétation des Crevasses » où le randonneur découvre grâce à nombre de panneaux et d’indications la faune et la flore du Parc. Les points de vue remarquables ne manquent pas à commencer par le « belvédère de l’Homme » d’où l’on découvre le glacier du Lautaret alors qu’au loin se devine la silhouette de la Meije noyée dans les nuages. Puis on bifurque vers le sud en direction du pic de Chamoissière avec des paysages escarpés ne laissant le passage qu’à un seul randonneur. Pour plus d’assurance, des mains courantes permettent d’avancer l’esprit tranquille sans ralentir le rythme de la marche.

A l’approche du GR 54 que va croiser bientôt le sentier des Crevasses. ©Reza Afchar Nadéri

Par moment on franchit un ravin où ruissellent les eaux résultant de la fonte des glaciers. A l’approche du pic de Chamoissière, c’est un replat qui se forme sous vos pieds tandis que des créatures fantasques et joueuses sortent de leurs terriers pour vous souhaiter la bienvenue. Dans le parc, les marmottes sont légion et partout chez elles. Notre guide nous met en garde cependant afin de ne pas trop empiéter sur leur territoire, emballés que nous sommes par la perspective de prendre de ces animateurs du sentier des clichés qui décoiffent !
Toujours en allant vers le sud, nous finissons par croiser le GR 54 au niveau de la station météo. C’est alors un vaste paysage aux allures de plaine d’altitude qui s’offre à vos yeux, alors que se dessine sur un monticule le chalet refuge de Chamoissière.
Le lendemain, après avoir goûté à l’hospitalité de Sylvie et Sébastien, nous reprenons notre balade le long du « rif de la Planche », un petit torrent que l’on traverse avant d’accéder au col d’Arsine. Petite épreuve physique en vue pour se rendre jusqu’au lac du glacier de même nom à partir d’un sentier d’où l’on admire la « montagne des Agneaux » dressée telle une majestueuse muraille sur fond de ciel bleu. Amateur de photos carte postale, cette heure est la vôtre.
Retour au col par la même voie pour retrouver le GR 54 qui file vers l’est avec changement de décor le long du « torrent du Petit Tabuc ». Objectif : le lac de la Douche aux ravissantes eaux turquoise. On traverse ensuite le Petit Tabuc pour s’immerger dans un paysage verdoyant avant de rejoindre Le Casset, notre point de départ, là où le Petit Tabuc rejoint la Guisane.

Tour complet du Combeynot : entre le Mônetier les Bains et le col du Lautaret.
4 jours / 3 nuits, en refuges et gîtes d’étape, niveau moyen.
Altitude : Min. 1 471 m. – Max. : 2 459 m.

Les zanimaux que vous allez croiser…

Elle est partout !
La marmotte occuperait sans peine la place de l’animal fétiche, de la mascotte du Parc National des Écrins. Peu de temps après que vous ayez entamé votre randonnée, elle apparaît sans crier gare, au détour d’un sentier. Les gamins sont ravis et poussent des cris de joie en la découvrant, peu farouche, se livrer à maintes pirouettes, galipettes, roulades avant et arrière, en compagnie de ses congénères. On devine sa présence grâce à la multiplicité de terriers qui jonchent la plaine, qui s ‘ouvrent sous les rochers ou qui s’ouvrent sous vos pieds au milieu d’éboulis. Le paysage, en réalité, est un gruyère truffé de galeries où se balade le sciuridé, un cousin des écureuils mais version terre-à-terre qui mène une existence underground bien remplie.

La marmotte, animal fétiche du parc… is watching on you ! ©Reza Afchar Nadéri

Marmota marmota, de son nom scientifique, compagnon de rando dodu et rondouillard, ne manque pas de faire son cinéma devant les marcheurs et les approche aussi parfois de manière surprenante tout en restant sur ses gardes car il a ses prédateurs dont, le plus redoutable, l’aigle royal. Dès que ce dernier est repéré dans les ailes, la marmotte pousse un cri bref puissant provoquant la course vers les abris des amis, parents et marmottons. La venue d’autres intrus tels que les renards, les chiens (et les hommes) est signalé par des cris régulier qui ne se relâchent qu’après leur départ.
Quant à vous, si certains marmottes vous paraissent plutôt accueillantes et semblent vous faire des appels de la patte, motivés que vous êtes par des prises de vue rapprochés, sachez quand même qu’il est une distance à respecter faute de quoi, tous les guides vous le diront, vous occupez un espace qui appartient aux habitants des lieux et cela est de nature à bouleverser son mode de vie. Soyez cool, mais non intrusif !
Côté fiche technique, la marmotte pèse de 4 à 8 kg selon les saisons. Elle mesure de 45 à 65 cm. Elle est vêtue d’une robe gris-brun avec des reflets plus ou moins jaune ou roux. Particularité bien… particulière, la marmotte est cæcotrophe, entendez par là que comme le castor elle digère deux fois ses aliments en ravalant ses crottes molles. Pour le bisou on repassera !

Le « tout terrain »

Il bouge sans arrêt et enchaîne les dénivelés à une vitesse à faire rêver plus d’un randonneur. Ainsi, grâce à un cœur bien plus puissant que celui de l’homme et un sang riche en globules rouges, il se hisse à une hauteur de 1 000 m en quelques minutes. On dit qu’il « chuinte » l’air expulsé énergiquement par ses naseaux, ce qui produit un sifflement. Monsieur chamois est polygame. Fin automne, il cherche la castagne en période de rut afin de constituer son harem d’altitude sous l’œil plutôt indifférent de ces dames.
Rupicapra rupicapra est un mammifère ruminant de la famille des bovidés. Les chevreaux égarés ou malades ont comme prédateurs des renards et des charognards. Les adultes meurent quant à eux par accident (avalanche), famine ou maladie. Leur nombre, cependant, ne cesse de croître avec près de 14 000 individus logés dans le Parc national des Écrins. Équipés par la nature d’ongles en corne d’une grande résistance, ils « tracent » sans peine dans la neige et dans les schistes.

Un tout terrain qui avale les dénivelés à la vitesse grand V. ©Reza Afchar Nadéri

Un conseil encore aux amateurs d’observation de la faune en milieu naturel : respectez la quiétude de ces bolides des cimes qui évoluent entre 1 000 et 2 500m d’altitude. Jumelles et longues vues impératifs. De même, gardez la distance réglementaire en saison de ski ou de rando raquette. Les accompagnateurs en montagne vous diront tout tout sur l’art et la manière d’aborder ces as de la grimpette.

Refuge certes, mais tendance cosy !

La couleur est annoncée d’emblée sur le site web de vos hôtes : « Ici pas de 4G, pas de wifi, pas de net, pas de réseaux sociaux, pas de pub… Ni virus, ni smartphone… » Bienvenue dans un monde réel ! Les addicts du village global numérique délaisserons, par la force des choses, et pour leur bien, toute la panoplie du surfer en ligne et du youtuber connecté pour ouvrir les yeux sur l’univers grandiose qui se déploie sous leurs yeux. Situé sur aux portes du Parc national des Écrins, le chalet-refuge de Chamoissière à Villar d’Arêne, installé à 2 106 m. d’altitude, est le produit d’une métamorphose séduisante qui le fait passer d’une ancienne bâtisse en pierres du 19e siècle à une structure d’accueil dans l’esprit « pension de famille ».

La salle à manger, spacieuse, chaleureuse et conviviale du chalet refuse de la "Chamoissière". ©Reza Afchar nadéri

Intimiste, calme, l’ambiance est à la détente dans un cadre convivial où le confort n’a pas gommé pour autant la philosophie propre au refuge de montagne. Les matériaux employés demeurent traditionnels, la nourriture est 100 % maison. Sylvie et Sébastien (Séb pour les intimes) vous accueillent au cœur d’un alpage synonyme de petit paradis pour les familles avec jeux à l’intérieur et à l’extérieur et une petite arche de Noé de plein air peuplé d’animaux peu farouches pour le plus grand bonheur des juniors. Il y a là la ponette Nouchka, la chevrette Noisette, la chienne Gypsie qui joue à l’hôtesse d’accueil et même une marmotte baptisée chocotte qui aux dires de tous collectionne à elle toute seule plus de clichés que Brigitte Macron et Lady Gaga réunies.
Chauffage assuré, de même eau chaude, douches, sanitaires… what else ?
Coin jeu, balançoires, torrent, on ne s’ennuie pas. Mais il arrive aussi, souvent, qu’on ait juste envie de se détendre sur un banc face à l’immensité. Pour entendre le battement paisible du temps naturel dans un décor qui vous transporte.

 

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