Gag la guerre des gangs à Boulogne-Billancourt !!!

Si ce n’était pas si triste ce serait à hurler de rire. Un fait divers secoue la belle communauté de l’Ouest parisien, où un opticien en mal de comm‘, joue la carte du pot de Nutella offert pour une paire de lunettes achetée. Je vous le redis, si ce n’était pas si triste, ce serait à mourir de rire. D’ailleurs, certains meurent dans cette histoire. Les faits…

Le contexte

Il y a quelques jours… guerre nucléaire dans les Intermarchés de France et de Navarre où, littéralement, on s’entre-tue pour un pot de Nu…la.
De la chaine GMS à l’opticien de quartier de Boulogne-Billancourt, il n’y a qu’un pas, allégrement franchi par le franchisé qui se dit : « Eureka et si je donnais des pots de Nu…la pour une paire de lunette achetée ? Ce serait pas con ça ? On voit bien que Nu…la fait vendre. Profitons donc de l’aubaine. » Et le sieur propriétaire de se frotter les mains d’avance pour cette lumineuse idée qui va rapporter gros.
Dans une rue moins passante que le boulevard Jean Jaurès, artère centrale hyper fréquentée de la ville tant par les piétons que par les voitures, l’affaire serait sans doute passer inaperçue.
Mais là. Avec une adresse si bien située, l’affaire monte en flèche.
Dimanche 29 janvier 2018, nous sommes plusieurs à quitter le marché Escudier à pied en remontant le JeanJau, quand nous tombons nez-à-nez avec une pyramide de pots géants de Nutella dans la vitrine de l’opticien en question. À ce moment-là, chacun réagit avec ses propres filtres. Franck Andersen le premier, moi dans la foulée, nous dégainons l’Iphone pour mitrailler la vitrine… L’intention : faire rire les copains en postant les photos de la vitrine sur un groupe social FaceBook dédié à Boulogne et bien nommé « Si tu veux parler de Boulogne-Billancourt ». Une idée qui va déclencher un incendie !!!

Les posts sur FaceBook créent une polémique
Un post sur le marketing…

Quelques heures plus tard, Franck publie un post plutôt axé sur le marketing opportuniste de l’opticien et interpelle les Boulonnais. Je cite :
 » Confirmez-vous le gros Oups de communication de la boutique L..O………. M ? »
Si bien interpellés et prompts à réagir, ils sont comme ça les gens de Boulogne-Billancourt – impliqués -, des dizaines et des dizaines de commentaires s’affichent les uns derrière les autres. Les pour. Les contre. Les sans avis. Bref, globalement 50% trouvent cette idée marketing nulle et les autres « rigolote ». Ça ne fait pas avancer le schmilblick et tout le monde s’en tape que des singes (98,5% de patrimoine génétique commun avec nous) crèvent du moment qu’ils ont leur pot de pâte à tartiner.

Un post sur la conscience…

Perso, le coup de pub, je m’en moque. Ce qui m’interpelle c’est l’utilisation de cette marque. L’opticien en question aurait donné des sachets de croquettes pour les chats perdus de Boulogne-Billancourt, j’aurais applaudi des deux mains. Mais, tout un chacun aujourd’hui sait ce qui se cache derrière Nu…la. Personne ne peut prétendre l’ignorer. On sait que Nu…la déforeste à tour de bras de forêts primaires, habitat des grands singes et surtout des orangs-outans, pour remplacer cette sublime bio-diversité par des palmiers destinés à produire l’huile de palme, composant majoritaire de leur pâte à tartiner avec le sucre.

Ouf ! Elle était longue la phrase mais il fallait bien la dire quand même !?

Déjà sur ce premier constat, il y aurait à dire non ? Tuer, anéantir, déforester, provoquer des cancers dans les populations locales… Comme ça ne suffit pas, il faut en rajouter une couche (de Nu…la ?). Parlons donc des méthodes employées par la multinationale pour que tout aille plus vite. C’est vrai, les comptes en banques n’attendent pas et le marché des actions vit 24h/24. Alors, passons à la phase incendie…  et ne laissons strictement aucune chance de fuite aux animaux. Aux singes et aux autres. Des visuels abominables de singes morts, brûlés vifs circulent sur les réseaux sociaux… Comment l’ignorer ?

Des singes brûlés vifs tous les jours. Voilà le sort que réservent les grandes multinationales à la biodiversité !

Où ma façon d’appréhender le coup de pub de l’opticien diffère…

Comment surfer sur autant de détresse, de morts, de ravages ? Comment peut-on oser se servir d’une marque écologiquement réputée « pourrie jusqu’à l’os » pour vendre plus de lunettes ?
Quand, dans le fil des commentaires, je tente d’exprimer ce manque de conscience manifeste, la réponse de l’opticien à mon encontre sera à deux reprises : « pète un coup ! » assaisonné de  » vieux rabougri, on peut rire de tout ». Le « pète un coup » est une solution d’évacuation des flatulences à laquelle sans doute, le Monsieur en question a recours, mais qui n’a aucune influence sur moi.

Et les modérateurs dans tout cela ?

Heureusement que des hommes justes et impliqués prennent le parti de la conscience… même s’ils sont insuffisants. © College Miramas.

Et bien… elle n’est pas facile leur tâche. D’abord, on l’oublie souvent mais ils ont des règles de bonne conduite à respecter et à faire respecter. Parmi elles, pas de post en doublon. Donc quand mon post, celui sur la conscience, a disparu des écrans radars, j’ai vu rouge d’autant que l’explication donnée à ce moment-là pouvait faire penser que l’opticien avait demandé et obtenu le retrait de mon post. J’ai depuis appris, que la liberté d’expression est plutôt fort bien respectée sur le groupe « Si tu veux parler de Boulogne-Billancourt ». Mais les sentiments et émotions étant ce qu’ils sont, ceci n’apparaissait pas de prime abord concernant ma publication. Je l’ai un peu vécu comme un banissement du genre … et hop, nada, de rien, n’existe plus, #TuVoulaisParlerTuVasTeTaire, #TaConscienceOnSenFout…
En réalité, vérification faite, il s’agit d’un quiproquo. Cependant, ne rêvons pas, ailleurs, sur d’autres groupes, dans d’autres sphères, la liberté d’expression n’est pas forcément au rendez-vous. Les réseaux sociaux ne sont pas une panacée universelle !

En conclusion…

Voilà, voilà… J’avais envie de partager cette triste histoire avec vous. J’en tire des conclusions tout aussi pathétiques.
– 50% des gens aiment Nu…la et peu leur importe comment la pâte à tartiner est fabriquée sur le plan écologique.
– 50% des gens aiment le Nu…la et peu leur importe que cette pâte à tartiner contienne 70%  de sucre et huile de palme, 10% de noisettes et 20% de cacao et qu’elle rende leurs enfants obèses !
– il peut être difficile de faire entendre et partager ses opinions y compris sur un groupe créé spécialement pour cela !
– un commerçant, un individu… mécontent peut toujours essayer et parfois réussir à faire retirer un post le concernant
– plus généralement, ça veut dire que la démocratie que l’on nous fait avaler avec un chausse-pied pour la politique vaut aussi pour le marketing et pour les réseaux sociaux. Nous nous croyons libres. Nous ne le sommes pas. Plus notre société moderne avance et moins nous le sommes tant nous sommes conditionnés. Mais ceci est un autre sujet.
– je conclue en disant qu’une alternative existe au Nu..la. C’est un produit italien bio. Son nom Nocciolata. Je vous laisse le soin de trouver le nom de la marque pour ne pas être accusée de faire de la publicité. Selon mes sources… géré écologiquement et qui s’achète aussi en grandes surfaces, dans les épiceries bio tout en étant à peine plus cher que l’autre.

Le règne du néant… mais heureusement les comptes des multinationales sont au beau fixe.

La morale de l’histoire…

Revenons à l’opticien. Bien sûr, il a le droit de surfer sur ce fait divers. Bien sûr, il peut rire de tout et même m’insulter sans que je sois défendue. Peut-être même pouvait-il « encore »  le 29 janvier 2018 ignorer comment est fabriquée la matière qui est dans les gros pots dans sa vitrine.
Mais, une fois informé de tout cela, quand on passe devant sa vitrine 8 jours plus tard, les pots sont toujours là.

CQFD sur la conscience ! #Nu…la